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Afrique Amazone
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RÉSUME
"Allah n'est pas obligé" est la phrase que le jeune narrateur répète de nombreuses fois tout au long de son récit. Devenu orphelin alors qu'il n'est encore qu'un enfant, il raconte comment , accompagné de Yacouba, un "grigriman", il va parcourir une partie de l'Afrique notamment les territoires du Niger, du Libéria, de la guinée, de la Côte d'Ivoire et enfin de la Sierra Léone parce qu'il est à la recherche de sa tante, seule membre de sa famille encore vivante.
Dès le début et pour survivre, parce qu'il n'a pas vraiment le choix, il se transforme en enfant -soldat. Son récit est très détaché, ce qu'il voit et les atrocités qu'il commet ne semblent pas avoir de prise sur lui.
Il enchaîne les combats, raconte les épisodes atroces dont il est témoin, les meurtres d'enfants, de femmes, et plus généralement de tous les opposants aux soldats. Pillages, viols, vols, dépeçages de cadavres, scène de canibalisme, rien ne nous est épargné.
Ces récits sont ponctués d'oraisons funèbres qui sont souvent pour l'enfant l'occasion de retracer le parcours d'un autre enfant qu'il a rencontré dans son errance et auquel il s'était un peu attaché. Des informations politiques sont aussi données, quelques massacres donnant l'occasion de retracer la courte biographie d'un chef d'armée.
L'ensemble est très réaliste, d'autant que les noms des hommes politiques ou chefs d'armés cités sont ceux de ceux ayant existé. L'évocation de la corruption est très présente. La drogue joue aussi un rôle important puisque c'est elle qui rend les enfants-soldats "invincibles"...
Le ton et l'écriture sont très particuliers...
La langue utilisée ressemble à la langue parlée. Parce qu'il s'adresse aux Noirs Africains, le narrateur prend soin de donner la définition de tous les mots qu'il utilise lui paraissant difficiles. Enfin, il ponctue son discours avec des mots injurieux malinkés : " Gnamokodé! batard! batardise!", "Fafaro!" (=sexe de mon père),...
Cette langue est le fruit d'un mélange de l'innocence d'un enfant et de constations que pourrait faire un adulte. Parce que cet enfant n'en est pas vraiment un, il en a l'âge mais pas du tout les préoccupations. Il doit penser avant tout à survivre et, au-delà de toute morale, il fait tout pour y parvenir...
PRIX CONGOURT DES LYCEENS 2000
MORCEAUX CHOISIS
"T'as pas de chance, petit Biharima, tu pourras jamais devenir une bon petit lycaon de la révolution. Ton père et ta mère sont déjà morts et bien enterrés. Pour devenir un bon petit lycaon de la révolution, il faut d'abord tuer de tes propres mains (tu entends, de tes propres mains), tuer un de tes propres parents (père ou mère) et ensuite être initié."
"Quand on dit qu'il y a la guerre tribale dans un pays, ça signifie que des bandits de grand chemin se sont partagé le pays. Ils se sont partagé la richesse ; ils se sont partagé le territoire ; ils se sont partagé les hommes. Ils se sont partagé tout et tout le monde entier les laisse faire. Tout le monde les laisse tuer librement les innocents, les enfants et les femmes."
"Des matins, j'essaie d'imaginer ce que maman était avant son excision, quand elle était jeune fille vierge. Grand-mère et Balla m'ont dit qu'elle était jolie comme une gazelle, comme un masque gouro. Moi, je l'ai toujours vue ou couchée ou sur les fesses, jamais sur les jambes. Sûr qu'elle était excitante et irrésistible. Parce que trente ans dans la merde et les odeurs, les fumées, les douleurs, les larmes, il restait encore quelques chose de merveilleux dans le cœur du visage."
"Je décide le titre définitif et complet de mon blablabla est Allah n'est pas obligé d'être juste dans toutes ses choses ici-bas. Voilà. Je commence à conter mes salades."
"Et d'abord... et un... M'appelle Birahima. Suis p'tit nègre. Pas parce que suis black et gosse. Non! Mais suis p'tit nègre parce que je parle mal le français. C'é comme ça. Même si on est grand, même vieux, même arabe, chinois, blanc, russe, même américain; si on parle mal le français, on dit on parle p'tit nègre, on est p'tit nègre quand même. Ça, c'est la loi du français de tous les jours qui veut ça. Et deux... Mon école n'est pas arrivée très loin; j'ai coupé cours élémentaire deux. J'ai quitté le banc parce que tout le monde a dit que l'école ne vaut plus rien, même pas le pet d'une vieille grand-mère. (C'est comme ça on dit en nègre noir africain indigène quand une chose ne vaut rien. On dit que ça vaut pas le pet d'une vieille grand-mère parce que le pet de la grand-mère foutue et malingre ne fait pas de bruit et ne sent pas très, très mauvais.) L'école ne vaut pas le pet de la grand-mère parce que, même avec la licence de l'université, on n'est pas fichu d'être infirmier ou instituteur dans une des républiques bananières corrompues de l'Afrique francophone. (République bananière signifie apparemment démocratique, en fait régie par des intérêts privés, la corruption.) Mais fréquenter jusqu'à cours élémentaire deux n'est pas forcément autonome et mirifique. On connaît un peu, mais pas assez; on ressemble à ce que les nègres noirs africains indigènes appellent une galette aux deux faces braisées. On n'est plus villageois, sauvages comme les autres noirs nègres africains indigènes: on entend et comprend les noirs civilisés et les toubabs sauf les Anglais comme les Américains noirs du Liberia. Mais on ignore géographie, grammaire, conjugaisons, divisions et rédaction; on n'est pas fichu de gagner l'argent facilement comme agent de l'Etat dans une république foutue et corrompue comme en ..."
L'AUTEUR
Ahmadou Kourouma, né le 24 novembre 1927 à Boundiali en Côte d'Ivoire et mort le 11 décembre 2003 à Lyon en France, est un écrivain ivoirien.
Source : http://amazonafrique.blogspot.com/p/blog-page_928.html
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